Lorsqu’il s’éveilla, quatre jours avait passé. Il ouvrit les yeux. Un léger rayon de lumière éclairait la pièce où il se trouvait. Il juste sous un toit de chaume. Lentement, il tenta de se redresser, mais une vive douleur sous l’omoplate le fit grogner l’obligeant à rester allongé.
Il lui sembla entendre une voix de femme. Des bruits de pas, un peu d’agitation. Il s’était tourné sur le coté pour voir l’entrée du grenier… Une jeune femme finit par en sortir.
Aaaah vous voilà réveillé Sir. Nous croyions que vous alliez resté endormi pour l’éternité. Vous nous voyez bien soulagé.
La jeune femme avait porté avec elle un plateau sur lequel un bouillon, du pain, un peu de viande séchée et des fruits avaient été posés.
Des craquements se firent entendre, signe qu’une personne au poids important arrivait. Un homme, ou plutôt une montagne, s’introduisit dans la pièce. Vêtu d’un grand tablier blanc, d’un pantalon sombre et d’une gigantesque chemise écrue, l’homme, barbu de surcroît, passait au raz des poutres.
Il se pencha sur le blessé pour l’examiner.
Alors mon brave ? Comment vous portez vous ? Voilà quatre jours que nous vous avons ramassé au bord d’un chemin, bien mal en point. C’est ma fille qui vous a soigné et remis d’aplomb.
Si j’en crois vos habits et autres atours, je dirais que vous n’êtes pas un voleur. Pourtant, c’est bien de ce qualificatif que ces soldats vous ont traité lorsqu’ils sont venus nous rendre visite…
Enfin, mon nez ne me trompe jamais. Vous n’en n’êtes pas un à mes yeux, et c’est mieux pour vous qu’il en soit ainsi dit il en souriant. Mangez maintenant, vous ne sortirez d’ici que lorsque vous aurez repris des forces.
Une semaine passa, le fugitif allait mieux. Il pouvait maintenant marcher sans trop souffrir et il avait le droit de sortir profiter du beau soleil de l’été.
Il avait des discussions régulières avec quelques habitants du village, personne n’avait entendu parler des cavaliers qui le poursuivaient. Il avait aussi appris que sa jument avait été recueilli à quelques kilomètres de là dans une ferme et qu’elle y était bien soignée.